5 avril 2019 - Sud Ouest
TGV en Albret se félicite qu’à ce jour, le projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse n’a pas encore trouvé sa voie.
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L’association qui conteste la ligne à grande vitesse (LGV) souffle ses dix bougies, et reste mobilisée.
« Ces dix années ont été positives, nous n’avons rien lâché, et nous avons l’opinion publique avec nous. Le problème, c’est la durée du combat et de rester mobilisés. Mais qui aurait dit que nous serions encore dix ans après la création de l’association ? » Le président de TGV (Très Grande Vigilance) en Albret, Charles d’Huyvetter, résume ainsi la décennie de l’association, qui tiendra son assemblée générale jeudi soir. NdlR TGV Albret : 11 avril 2019
La vocation première de TGV en Albret est de s’opposer au projet de LGV entre Bordeaux et Toulouse, « un projet inutile sur une distance si courte (235 km) pour faire rouler un train performant, et qui défavoriserait les villes intermédiaires entre ces deux métropoles », assure Charles d’Huyvetter. « Nous proposons autre chose, dont la valorisation des lignes existantes, qui serait bien moins chère que le projet de LGV qui doit maintenant tourner autour de 12 milliards d’euros… »
"Ce projet de LGV est toxique pour les territoires intermédiaires"
« Ce projet, continue le président, est soutenu par le lobby des grands décideurs de l’Occitanie, qui mettent la pression, mais au final ce sera une décision politique. La ministre des Transports, Élisabeth Borne, n’a jamais soutenu ce projet, même s’il est délicat de leur dire non. Mais leur problème, c’est qu’il n’y a pas d’argent actuellement pour ce projet… »
« Serpent de mer »
Sur le plan juridique, l’association rappelle avoir obtenu gain de cause devant le Tribunal administratif qui a annulé la déclaration d’utilité publique pour les parties du tracé au sud de Bordeaux et au nord de Toulouse, « un tracé qui est un véritable serpent de mer ».
"Ce projet de LGV est toxique pour les territoires intermédiaires"
Les alternatives, selon Charles d’Huyvetter, sont « la modernisation des voies existantes et leur sécurisation avec la suppression de tous les passages à niveau. On peut aussi redresser quelques courbes. Au final, ce projet de LGV est toxique pour les territoires intermédiaires, surtout avec le malaise grandissant auquel on assiste en ce moment. »
L’association compte bien rester sur les rails pour barrer la voie à la LGV et contrer les lobbies, continuant d’affirmer haut et fort son credo : « Pas de mensonge, que la vérité ».
Manifestation des antis-LGV en 2014, à Agen. CRÉDIT PHOTO : ARCHIVES "SO"