Vous êtes ici : Accueil Actualités La presse en parle Le réseau européen à grande vitesse n’est pas pour demain !

Le réseau européen à grande vitesse n’est pas pour demain !
Envoyer Imprimer PDF

27 juin 2018 - ouest-france.fr

 

Dans un rapport spécial publié ce mardi, la Cour des Comptes européenne estime que le réseau à grande vitesse européen, loin d’être une « réalité », est un « patchwork inefficace »… et souvent trop coûteux. Bref, chaque État privilégie ses lignes et ses intérêts au détriment de l’efficacité.

Publié ce mardi midi, le rapport de la Cour des Comptes européenne sur les lignes à grande vitesse de l’Union européenne porte sur la moitié du réseau européen, soit 5 000 km de ligne à grande vitesse en France (TGV Est européen et tronçon Rhin-Rhône), en Allemagne, en Espagne, en Italie, en Autriche et au Portugal. Et autant dire que les conclusions ne sont guère réjouissantes, voire réservent quelques fiascos.

altaltalt

Eurocaprail, ça vous dit quelque chose ? C’était un projet de ligne à grande vitesse devant relier les trois capitales européennes (Bruxelles, Luxembourg, Strasbourg) en 90 minutes. « Alors que c’était une priorité absolue de l’UE en 1994, à partir de 2004 cela a cessé de l’être pour les États-Membres, regrette Oskar Herics, l’auditeur responsable du rapport de la Cour des Comptes. Aujourd’hui, le trajet entre Bruxelles et Luxembourg dure 3 h 17 […], presque une heure de plus que dans les années 80 ! »

Pourtant, depuis 2006, l’UE a alloué près de 100 millions d’euros à l’amélioration de la ligne… Des mauvais exemples de ce type, le rapport n’en manque pas.

La LGV transfrontalière qui stoppe avant la frontière

Il y a le tronçon Lisbonne-Madrid, qui s’arrête à… 6 km de la frontière espagnole, car jugé trop coûteux en temps de crise, malgré les millions déjà investis. Ou la ligne Stuttgart-Madrid, où les coûts se sont envolés : + 622 % par rapport au projet initial. La gare Meuse-TGV, construite en rase campagne et très mal reliée par bus. Sans oublier les temps d’attente très longs et changements de train aux frontières franco-espagnole ou italo-allemande…

alt
Un train à grande vitesse espagnol AVE en gare de Madrid. | EPA

Pour résumer, les gares sont mal connectées aux autres transports en commun, le service aux passagers, notamment la billetterie et la ponctualité, peuvent être améliorées, les travaux finissent en retard (parfois de plus d’une décennie) et coûtent beaucoup plus chers que prévu, les études coûts-bénéfices sont conduites après coup et non avant le lancement des travaux…

Des LGV pas si rapides…

Et, comble pour des lignes à grande vitesse, elles ne sont pas vraiment rapides. Les trains roulent à plus de 200 km/h de moyenne sur une poignée de lignes, loin des performances espérées. Dans certains cas, il serait beaucoup moins coûteux et tout aussi efficace de simplement améliorer les lignes existantes, estime la Cour.

La France a d’ailleurs décidé de ne plus financer toutes les lignes à grande vitesse prévues pour privilégier les transports du quotidien, comme l’a précisé le président Macron, en juillet dernier à Rennes, pour l’inauguration de la LGV Ouest.

Enfin, trois lignes ne transportent pas suffisamment de passagers pour être rentables (le seuil étant fixé à 9 millions par an, selon la Cour), dont la ligne Rhin-Rhône. Or, elles ont coûté « 10,6 milliards d’euros, dont 2,7 milliards ont été financés par l’Union européenne, a détaillé Oskar Herics, l’auditeur responsable du rapport. Nous considérons que ces dépenses sont inefficaces. » Au total, depuis 2000, l’Union européenne a financé les lignes à grande vitesse à hauteur de 23,7 milliards d’euros.

alt
Le TGV Atlantique | Philippe Chérel
 
Un bon point pour la gare TGV de Roissy

Satisfecit pour la France : la nouvelle ligne TGV Est est reliée à un aéroport (Paris Charles-de-Gaulle). C’est la seule du panel, alors que la ligne Madrid-Barcelone passe près des deux principaux aéroports espagnols.

 

En conclusion, la Cour des Comptes pointe notamment la mauvaise volonté des États-membres, qui donnent la priorité au réseau intérieur sans vision européenne. Elle adresse aussi quelques recommandations à la Commission européenne : définir des tronçons stratégiques prioritaires avec les États-membres, simplifier les procédures d’appels d’offres pour les structures transfrontalières et améliorer la billetterie, notamment. Mais la Cour est formelle : l’objectif de 30 000 km de LGV d’ici à 2030 est complètement « irréaliste ».

 

Dernières nouvelles




« Des milliards pour des minutes » : la LGV du Sud-Ouest, une piste d’économie pour le gouvernement ?


Fête du Ciron Pindères 28 juin 2025


LGV Bordeaux-Toulouse-Dax : une note de Bercy inquiète les partisans de la grande vitesse


LGV Bordeaux-Toulouse : "En voilà une surprise !" Les opposants se félicitent du possible abandon du projet


La LGV Bordeaux-Toulouse sacrifiée au nom des économies pour le budget 2026 ?


Soirée de soutien aux copaines de la Guinguette Vaillante (ZAD contre la LGV Toulouse-Bordeaux)


Communiqué de Stop LGV 47


Environnement : en Gironde, ils créent une association pour donner des droits au Ciron, « bien commun environnemental »


Bercy envisage d’abandonner les projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Nice-Marseille


Les écologistes pourraient-ils faire échouer le projet de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse devant les tribunaux ?


« L’impact environnemental sera-t-il pris en compte sur la LGV Bordeaux-Toulouse-Dax ? »


Lettre au Communauté d’Agglomération Agenaise


Lettre au Communauté d’Agglomération Agenaise


Relier l’Europe par TGV ? Une réponse à la Commission européenne


LGV Bordeaux-Toulouse/Dax : l’État, au pied du mur budgétaire, pourra-t-il payer sa part du rail ?


LGV Bordeaux-Toulouse : un chantier bientôt à l'arrêt ?


Article La Dépêche 22 avril 2025


Chambéry : Des centaines de personnes manifestent contre le projet de LGV Lyon-Turin


LGV : 14 parlementaires du Sud-Ouest s’unissent contre les projets de LGV, pour une modernisation du rail existant


Ferroviaire : lignes Paris-Toulouse et Paris-Clermont, les usagers embarquent dans des « trains de la colère »
Copyright © 2009 Association Très Grande Vigilance en Albret - Réalisation Bulle Communication.