20 juin 2018 - Sud Ouest et France Bleu
Sur le même sujet : France Bleu : https://www.francebleu.fr/infos/transports/lgv-toulouse-bordeaux-la-justice-rejette-l-utilite-du-troncon-nord-toulouse-1529426769
"Cette ligne n'a aucune utilité publique", se réjouit Raymond Girardi, élu du Lot-et-Garonne et président d'Alternative LGV.
Le tribunal administratif a annulé la déclaration d’utilité publique portant sur les aménagements ferroviaires au nord de la Ville Rose.
C’est un match qui n’en finit pas et où chacun des deux adversaires marque un but à tour de rôle. En l’occurrence, ce sont les adversaires du Grand Projet du Sud Ouest (GPSO) qui peuvent lever les bras. Le GPSO, rappelons-le, consiste à prolonger la LGV Tours-Bordeaux, mise en service le 2 juillet dernier, vers Dax, puis l’Espagne, et vers Toulouse.
Et justement, le tribunal administratif de Toulouse vient d’annuler la déclaration d’utilité publique concernant les aménagements ferroviaires au nord de Toulouse, soit une vingtaine de kilomètres jusqu’à la commune de Saint-Jory. Fin juin 2017, juste avant la mise en circulation de la nouvelle LGV entre Tours et Bordeaux, le tribunal administratif de Bordeaux avait déjà donné le point aux anti-LGV en annulant une autre DUP, concernant quant à elle les aménagements ferroviaires au sud de Bordeaux, jusqu’à Saint-Médard d’Eyrans.
"Pas d’utilité publique"
"Le tribunal de Toulouse a fait les mêmes observations que celui de Bordeaux", se réjouit Raymond Girardi, élu du Lot-et-Garonne et président d’Alternative LGV, à l’origine du recours. "Mais le jugement toulousain est encore plus sévère que celui de Bordeaux. Ce dernier condamnait le fait qu’il n’y avait pas de plan de financement pour le projet".
"À Toulouse, les juges ont estimé que le coût annoncé du projet était disproportionné par rapport au service que cette ligne rendrait aux voyageurs. En clair, que cette ligne n’a aucune utilité publique et qu’elle ne méritait donc pas d’être déclarée comme telle. Accessoirement, le tribunal a reconnu à mon association la légitimité d’avoir intenté ce recours, ce que contestait le préfet. C’est une autre satisfaction morale."
Temps gagné pour les opposants
Le 1er juillet à Bordeaux, la ministre des Transports, Élisabeth Borne, avait annoncé sans vraie conviction que l’État ferait appel du jugement du tribunal administratif. L’État devrait faire de même pour le jugement de Toulouse. Mais c’est évidemment du temps gagné pour les opposants qui continuent d’affirmer que le GPSO est ""irréaliste et irréalisable alors que l’alternative consiste à rénover la voie actuelle." "On veut dépenser presque 10 milliards pour gagner douze minutes entre Bordeaux et Toulouse."
En dehors des deux DUP annulées à Bordeaux et Toulouse, reste une troisième DUP prise sur l’ensemble du tracé et qui, malgré l’avis défavorable de la commission d’enquête publique, a été signée en juin 2016 par le secrétaire d’État aux transports d’alors, Alain Vidalies. Cette DUP avait fait l’objet de sept recours déposés devant le Conseil d’État par des communes, des associations de protection de l’environnement, des syndicats de viticulteurs ou d’agriculteurs ainsi que par des chasseurs. Les sept recours ont été rejetés en avril dernier.