24 janvier 2017 - Sud Ouest
Gilles Savary est fermement intervenu sur les dossiers. PHOTO P. B.
Elus locaux, député et responsables associatifs ont effectué leur rentrée en appelant à la vigilance des citoyens face à d’éventuels débuts de chantier
Bernard Fath, conseiller départemental, soulignait pour sa part « un engagement de dix années face à un projet surréaliste » avant de préciser « la très vaste mutation du département de la Gironde, à l’image du nouveau président Jean-Luc Gleyze, ferme opposant à un financement départemental dans le respect de la loi qui interdit au Département d’avoir une compétence en matière de transport ».
Saluant le classement de la vallée du Ciron en Natura 2000, Bernard Fath constatait que « les études et la maturation des esprits rattrapent les arguments des opposants » avant de soutenir que « le bon sens et la logique l’emporteront même si cela doit durer encore quelques années ».
Résistance
Présentée par Jean Robert Thomas, président de LGVEA, la réunion s’est voulue informative auprès des administrés locaux et voisins face aux risques encourus par de possibles travaux pharaoniques. Les aménagements ferroviaires du Sud de Bordeaux s’inscrivent dans un périmètre urbain et environnemental complexe sans prise en compte de l’urbanisation à venir. Le président de LGVEA a soumis une alerte vigilance à l’assemblée face à d’éventuels débuts de travaux susceptibles d’être référés en suspension suite au recours déposé au tribunal administratif de Bordeaux par l’association.
Après avoir détaillé l’ensemble des travaux envisagés sur la commune (nouvelle gare, suppression des passages à niveaux, nouvelles circulations routières), Jean Robert Thomas a insisté sur le besoin de transparence d’où une présence forcée de LGVEA lors des différentes réunions avec SNCF Réseau.
Après avoir insisté sur « la détérioration de l’environnement, les expropriations, les nuisances et un financement nébuleux », le président de LGVEA a soutenu les actions en recours, le refus collectif et individuel et le travail d’alerte auprès des élus. LGVEA demande une réelle alternative à la LGV et AFSB et surtout le développement des trains du quotidien traduits par la rénovation et modernisation des voies actuelles.
Le manifeste de Savary
Arrivé en cours de réunion, le député Gilles Savary a fermement expliqué sa position en adéquation avec LGVEA « face à un dossier insoutenable ». « La politique de prestige du tout TGV subit une nette inflexion et l’endettement du système est catastrophique » a souligné le député avant de soutenir un plaidoyer pour la transformation des TER en trains de banlieue sur 100 kilomètres autour de Bordeaux. Gilles Savary a annoncé un manifeste et une pétition pour la priorisation des trains du quotidien et a appelé à « la confiance aux élus en formation groupée comme une tête de mêlée ».
Collectifs
Les représentants de la coordination du Lot-et-Garonne, présents dans la salle, ont prôné la multiplication des recours et les études sur les alternatives à la LGV tout en dénonçant l’asservissement du tribunal administratif à la raison d’État et le tronçonnage du projet afin de répartir les financements.
Parmi les interventions de l’assistance, une habitante de Cadaujac a soulevé l’impact acoustique d’actuels travaux d’entretien de nuit et les risques sur le bâti limitrophe aux installations ferroviaires auxquels Michel Dufranc, maire de La Brède, avocat de profession, a répondu par les actions légales envisageables auprès d’experts.
Une seconde intervenante a souligné l’aspect écologique et la logique des pouvoirs publics dans la complémentarité des transports ferroviaires et automobiles. En réponse, Gilles Savary a dénoncé « la folie des grandeurs » de certains élus locaux et a précisé que le financement de l’écologie passait par la taxation des circulations polluantes.