PUBLIÉ LE 12/12/2009 03:52 | ANDRÉ VERGEZ
«TGVoui, LGV non» Telle est la position longuement expliquée et argumentée par l'association TGV (Très Grande Vigilance) en Albret, au cours de la soirée d'information sur le projet de ligne LGV, organisée à Vianne jeudi soir dernier.Devant une salle de plus de 350 personnes parmi lesquelles des maires ainsi que cinq conseillers généraux, le président Charles D'Huyvetter et plusieurs intervenants du milieu associatif ont énuméré « les impacts environnementaux considérables » que causerait cette ligne dont l'un des tracés concernerait les communes du canton de Houeillès, Casteljaloux, Ambrus Caubeyres, Xaintrailles, Montgaillard, Feugarolles...
Monstruosité humaine
Outre une emprise au sol de 70 à 100 m, viaducs dans les vallées alterneront avec tunnels dans les coteaux pour éviter une déclivité supérieure à 3 %. Le directeur de la Sepanso qui fédère plusieurs associations de protection de l'environnement, a de son côté parlé de « prouesse technique, mais aussi de monstruosité humaine pour les régions traversées». Les opposants déplorent le manque de concertation, contestent l'objectivité de l'étude technico-financière, menée par Réseau Ferré de France « à la fois juge et partie » et demandent que celle-ci soit réalisée par un cabinet privé indépendant. Ils stigmatisent le coût exorbitant sans cesse en augmentation et la participation des collectivités locales où le contribuable paiera à plusieurs échelons et redoutent une forte hausse de la fiscalité.
Aménager la ligne existante
Ils se prononcent donc pour la solution bien moins onéreuse de l'aménagement de la ligne existante qui permettrait aux TGV la vitesse de 200 km/ au lieu des 120 sur l'actuelle et 320 sur la nouvelle ligne ce qui n'apporterait qu'un gain de temps de 20 minutes entre Toulouse et Bordeaux. Les conseillers généraux présents Parailhous (Aiguillon) et Raymond Girardi (Bouglon) ont successivement expliqué leur très vive opposition à ce projet.
Ce dernier également président de la communauté de communes des Landes de Gascogne, a parlé de « projet inutile », appelant à la vigilance quant à «l'éventuelle participation financière accrue des investisseurs privés futurs concessionnaires, destinée à susciter l'adhésion». Deux élus départementaux favorables à la LGV, André Touron (Lavardac) et Michel de Lapeyrière (Damazan) qui est aussi président de la chambre d'agriculture, ont indiqué « leur intime conviction» de l'utilité de ce projet pour le développement économique du Lot-et-Garonne, comme le fut l'autoroute en son temps.
Il est à noter que la CA d'Agen et le conseil général ont voté une participation financière pour la LGV.