28 juin 2010 -La Dépêche - S.B.
Claude Semin (Caudecoste) et Charles d'Huyvetter (TGV en Albret), convaincus d'avoir raison «sauf à ce que nous démontre le contraire.» Ils ont épluché les documents de RFF sur les temps de trajets, entre autres./Photo DDM Morad Cherchari.
Claude Semin et Charles d'Huyvetter n'en démordent pas : c'est un non définitif à toute idée de ligne à grande vitesse sur un nouveau tracé, avec une nouvelle gare. Et pour les porte-paroles des 12 associations réunies sur la bannière d'une coordination, l'été ne devrait pas être synonyme de congés, en tout cas sur le front du refus.
Car, dans quelques semaines, le site de la nouvelle gare TGV doit être rendu public, selon un calendrier préétabli par Réseau Ferré de France. Mais avant la fin du mois prochain, c'est du côté du conseil général et de la communauté d'agglomération d'Agen que D'huyvetter et Semin regardent. Ils poussent dans le même wagon Pierre Camani et Jean Dionis, accusés de ne pas vouloir leur donner l'audience publique qu'a pu avoir RFF dans les dernières semaines. « Les élus ne veulent pas nous recevoir et nous donner l'opportunité de nous exprimer face aux élus de l'agglomération et aux conseillers régionaux. »
Du côté du conseil général, Pierre Camani assume ce choix. « À quoi servirait de recevoir la coordination en ce moment ? Attendons les résultats de l'étude, et de l'enquête publique. » De l'étude d'ailleurs il aurait pu être question dès ce matin en session du conseil général. Les deux coprésidents de l'association des élus opposés à la LGV, Raymond Girardi et Bernard Faucon-Lambert, ont écrit au président du conseil général.
C'est une demande de soutien financier dans le but qu'ils se sont fixés de faire expertiser le projet de Réseau Ferré de France. Ils défendent, comme la Coordination 47, l'idée d'une ligne à grande vitesse aménagée sur l'actuelle. Pour Pierre Camani, « une étude de ce type ne se commande pas comme cela. Il faut un cahier des charges, et il nous faut aussi des précisions sur les autres financiers potentiels » le conseil régional par exemple.
Chez les anti-LGV, l'argumentaire s'affine. Sur la foi des documents de RFF, Claude Semin affirme que la LGV ne ferait gagner que « quatre minutes, transfert vers la gare LGV compris. Nous avons peut-être tort mais qu'on nous conteste ces chiffres. »