26 juin 2010 - Le Sud-Ouest

Le ton est monté entre Alain Rousset et Bruno Le Maire cet après-midi à Espelette (Pays Basque). Le président de la région Aquitaine n'a pas apprécié les doutes émis par le ministre sur la LGV

Le ton est monté entre Alain Rousset et les anti-LGV hier à Espelette (Photo Bertrand Lapègue)

Une altercation a eu lieu samedi, entre le président de la Région Alain Rousset et des manifestants anti-LGV.

Le clash s'est produit alors que Bruno Le Maire, le ministre de l'agriculture, était interpellé sur le sujet par une agricultrice d'Urrugne ménacée par le tracé.

Le ministre venait de s'exprimer "en tant que citoyen et non en tant que membre du gouvernement" sur ses sérieux doutes sur le bilan coût-avantage de la ligne LGV. Bruno Le Maire, a expliqué qu'il n'était "pas convaincu", à titre personnel, de l'intérêt d'une ligne à grande vitesse (LGV) nouvelle qui traverserait le Pays basque

Alain Rousset s'est alors mêlé de la conversation, les arguments ont fusé des deux côtés et le ton est sérieusement monté.

Quelques dizaines d'agriculteurs et d'éleveurs, membres du syndicat agricole basque Euskal Herriko Laborarien Batasuna (ELB), étaient venus manifester leur hostilité au projet de LGV, dénonçant "une balafre de plus sur la côte basque", tout en rappelant d'autres revendications portant notamment sur l'évolution du prix du lait.

La section LGV envisagée entre Bayonne et la frontière espagnole appartient au projet LGV-Sud-Europe Aquitaine (LGV-SEA) qui doit desservir le Sud-Ouest de la France (Tours-Bordeaux en 2016, puis Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Espagne en 2018-2020).

M. Le Maire, qui a accepté de dialoguer en public avec les représentants d'ELB après la cérémonie officielle, a précisé à la presse qu'il s'était entretenu "plusieurs fois" sur ce thème avec la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, élue de Saint-Jean-de-Luz, présente samedi à Espelette, et dont l'hostilité au projet de LGV au pays basque est connue.

"Le projet ferroviaire pourrait être un coup fatal pour l'agriculture de la zone côtière déjà fortement fragilisée", a indiqué ELB dans un communiqué diffusé à cette occasion.

Les maires des communes basque concernées par ce projet de nouvelle ligne avaient réaffirmé, le 22 juin à Ustaritz, leur hostilité à ce projet et annoncé de nouvelles manifestations visant à s'y opposer.

Vos commentaires

Tach

27/06/2010, à 10h00

Qui sème le vent, récolte la tempête. Dans une lettre en 2004, Monsieur Rousset indiquait sa farouche opposition à toute nouvelle ligne entre Dax et Hendaye. Or en 2006 il disait le contraire. Que s'est il passé entre temps. Une petite chose toute simple : Il a appris que les collectivités locales devraient financer une part non négligeable de la ligne LGV Tours Bordeaux. Comme Bordeaux et sa CUB étaient incapables de le faire seules, que Poitou Charente rechignait, alors il a été décidé de faire participer l'ensemble des collectivités d'Aquitaine. Mais pour obtenir l'adhésion, il fallait une carotte, un leurre. Le besoin impérieux de désenclaver le sud de Bordeaux, qui n'existait en 2004 devenait subitement une priorité des priorité en 2006. Les grands Feudataires comme Monsieur Rousset devraient apprendre que l'époque politique féodale, dans laquelle ils s'imaginent être, est terminée, que les serfs ont été affranchis et éduqués. La démocratie, ça existe, et ce n'est pas un vague concept à destination des dictatures de pays émergents.

auterive

27/06/2010, à 07h41

LE MAIRE ET MAM tous deux ministres que faisaient ils donc dans cette galère : au mauvais endroit au mauvais moment....eux qui savent parfaitement bien que l'Etat français est engagé par des accords internationaux dans la réalisation à terme de ce projet....le moment venu, s'ils sont encore ministres, ils retourneront leur veste...une visite de coutoisie,en les flattant,ils sont venus soutenir leurs voisins basques histoire de se garantir la tranquillité dans leurs résidences secondaires bien que ces agriculteurs et pêcheurs basques soient gavés de subventions et aides européennes qui les conduisent à leur perte...la déclaration du Ministre de l'Agriculture et de la pêche est comme toutes les promesses des politiques à l'intention de ceux qui les croient....à "trop vouloir aimer" on devient parfois otage...c'est bien ce qui est arrivé au chef Ducasse qui a dû brader son hostellerie de luxe à Bidarray et quitter la région...Quant à Rousset Président élu d'Aquitaine il poursuivra sa tâche.

Oscar Destpée

26/06/2010, à 23h37

A Espelette, Mr Rousset a goûté un piment doux, mais à vouloir s'entêter à mépriser l'opinion de la grande majorité du Pays basque, il devrait goûter la variété extra-forte et faire comme Mr Le président en banlieue, visiter notre pays la nuit. Restez à Bordeaux et fichez nous la paix !

C'est à croire que cette LGV serait son Arc de Triomphe ! N'est pas César qui veut !

dyonisos

26/06/2010, à 22h46

@Pierre-Jean: Faut pas rêver non plus, vu ce que l'on est obligé de subventionner pour Tours-Bordeaux, personne ne paiera pour une LGV en cul de sac vers Pau... Ah, le Canfranc vers Saragosse, me direz-vous...

Allez sur place ou utilisez google maps street view avec le p'tit bonhomme sur la route bleutée, dans les sections proche de la voie ferrée et vous verrez la fantaisie de la tâche...

PEIO

26/06/2010, à 20h24

Mr Rousset n’accepte pas la contradiction et a une curieuse notion du dialogue. Il s’est effectivement permis d’interrompre un échange prévu entre les paysans et leur ministre en leur disant : «Laissez le ministre à son week-end en Pays basque » Tout cela parce que sa « grandeur » n’accepte pas que l’on puisse remettre en question « sa » LGV. Goguenard et méprisant il vient ensuite vers les manifestants pour leur dire qu’il reviendra, au Pays basque, comme ils le demandent, pour s’expliquer. Il lui est répondu qu’il a toujours refusé le débat public avec les opposants et préfère communiquer avec eux par médias interposés. Nous y étions, il est reparti tête basse, à faire pitié ! Triste prestation d’un président colérique et menaçant sous protection policière et qui interrompt un dialogue qui aurait pu être fructueux entre des paysans et leur ministre.

Pierre Jean

26/06/2010, à 20h19

Faisons plutôt une LGV Bordeaux-Pau en passant par Mt de Marsan et laissons l'ancien parcours par Dax Puyoo dans son tracé actuel. Le "département basque"

se suffira à lui même et ça fera des voix pour MAM.

FG

26/06/2010, à 18h51

L'intérêt de cette ligne ne serait-il pas de permettre au Président de région une réalisation "visible" ?

Même si par ailleurs il se félicite de la place d'Aquitaine en tant que région " écologique " !!

Rose TATOO

26/06/2010, à 16h40

Hip Hip Hip Hourrah ! Encore un Maire avec nous !!!