19 juin 2010 - Sud-Ouest Par DOMINIQUE PARIES
NdlR: Il y a des élus libres et responsables de leur communauté. Ce n'est pas le cas partout...
Jean Rouger n'est pas pressé de faire délibérer la communauté de communes sur le financement de la Ligne à grande vitesse.
Jean Rouger (à gauche) n'est pas pressé de répondre à Bernard Tomasini. PHOTOS « SUD OUEST »
Le préfet de région Bernard Tomasini lui a bien écrit à trois reprises pour lui demander la position de la Communauté de communes (CdC) du Pays Santon sur sa participation au financement de la LGV (Ligne à grande vitesse) Tours-Bordeaux. Mais Jean Rouger n'a pas répondu au représentant de l'État en Poitou-Charentes et il n'est pas pressé de le faire. Ni, d'ailleurs, de faire délibérer la CdC qu'il préside sur ce dossier.
Lors d'un point presse tenu à Saintes le 8 juin dernier, Bernard Tomasini avait pointé le silence du président du Pays Santon (« Sud Ouest » du 10 juin). La Communauté d'agglomération de Niort et le Conseil général des Deux-Sèvres, qui, comme la CdC, n'avaient pas encore statué, ont, depuis, délibéré, refusant de verser le moindre euro.
« D'autres priorités »
Le maire PS de Saintes n'avait ni inscrit la question à l'ordre du jour de la réunion d'Écurat, jeudi soir, ni prévu d'en parler. Il l'a fait à la faveur d'une question de Jean-Paul Seynat, le premier adjoint au maire de Fontcouverte.
« La participation que l'on demande à la CdC (NDLR : 1,8 million d'euros) obérerait très sensiblement nos capacités d'investissements, notre autonomie financière. Nous avons d'autres priorités. La LGV relève d'un investissement national, de l'État donc. Pour les Saintais, le gain de temps sera minime : moins de dix minutes pour un déplacement à Paris. Tout cela fait que je suis peu enclin à mettre le sujet en discussion », a confié, alors, Jean Rouger aux élus communautaires.
Bernard Petit, premier adjoint au maire de Thénac, apporta de l'eau au moulin du maire de Saintes : « La LGV concerne la liaison Paris-Madrid ; il s'agit d'un investissement national et européen. Pour notre territoire, l'effet sera nul. C'est l'effet des vaches qui regardent passer les trains ! Il sera même négatif sur le long terme. »
Jean Rouger n'a donné aucune échéance pour un vote du Pays santon sur la LGV. Comme s'il espérait se faire oublier par le préfet Tomasini.
Les élus communautaires se retrouveront, mercredi 23 juin, à 17 h 30, pour évoquer la future agglomération de Saintes. Une douzaine de communes se montrent intéressées par la démarche de Jean Rouger. La CdC a voté, jeudi, à son budget supplémentaire, une dépense de 65 000 € pour une étude sur l'extension du périmètre de la communauté de communes et son passage en agglomération. Et une somme de 25 000 euros pour une autre étude sur l'extension des compétences de la CdC du Pays santon.
Enfin, les élus ont inscrit 15 000 euros pour l'entretien de la voirie de la zone commerciale communautaire, voirie dégradée par les intempéries hivernales.