sudouest.com, Mathilde Curien, le 20 Novembre 2009
TRANSPORTS. Mécontents de ne pas être conviés à la réunion du Conseil général concernant la LGV, Très Grande Vigilance en Albret poursuit ses actions
Quelques semaines après la création de votre association TGV (Très Grande Vigilance en Albret), où en êtes-vous ?
Charle d’Huyvetter (président).
Nous sommes en effet une association très jeune. Nous avons décidé de nous concentrer sur trois axes : appel aux adhésions, structurer notre collectif et entreprendre des actions ainsi que des réunions d’informations. Un site internet est aussi en train d’être réalisé.
Vous comptez beaucoup de membres ?
C.H. En ce qui concerne les adhésions, nous n’avons pas encore eu le temps de tout trier, mais une semaine après notre première réunion d’information, plus de 100 personnes avaient déjà payé leur cotisation. Si 100 adhérents se joignent à nous par semaine, cela fera du monde à la fin de l’année ! (rires).
Vous n’avez pas l’impression de prendre le train en marche ? Cette LGV est prévue depuis longue date…
Catherine Aime (vice-présidente). Nous sommes montés au créneau dès que nous avons eu les informations ! Avant cela, nous étions tous persuadés que le train passerait en vallée de Garonne. Les riverains ont vraiment l’impression d’avoir été tenus à l’écart. Encore aujourd’hui, je suis sûre que si l’on fait l’expérience de se rendre en vallée de Baïse et que l’on interroge les habitants, certains tomberaient de très haut !
Vos actions se multiplient : pose d’une pancarte sur le rond-point de Feugarolles, participation à la grande manifestation du 28 novembre à Langon, etc.
C. H. Nous voulons définitivement compter dans le débat. Nous avons également fait la démarche de nous fédérer avec d’autres associations comme Landes Environnement Attitude, LGPE, Sepanso ou le CADE du Pays basque. Nos élus prennent de grandes décisions sans consulter la base. Mais c’est nous qui les élisons et nous qui allons financer ces grands projets.
Justement, qu’aimeriez-vous dire à vos élus ?
C.A. Qu’on leur en veut un peu tout de même. Si l’on regarde à nouveau leurs programmes, il n’est, à ma connaissance, aucunement fait mention de cette LGV ! Et surtout nous aimerions qu’ils nous donnent toutes les informations, qu’ils jouent la transparence.
C. H. Nous ne désespérons pas non plus de faire un jour partie des discussions. Car pour l’instant, on a l’impression que tout se passe sans nous.
C.A Le projet est très avancé et il n’y a toujours eu aucune concertation directe avec le public en Albret.
Compte tenu de l’avancée de ce projet, de quelle façon espérez-vous contre-attaquer ?
C.H. Là où le bât blesse, c’est-à-dire du côté des financements. Lorsque l’on explique aux riverains, en plus des autres nuisances, l’impact financier que va avoir cette LGV, on nous prête immédiatement attention. Cela mobilise tout de suite les gens.
C.A. Moi, la question que je me pose est toute simple : comment un concessionnaire peut-il prendre en charge la réalisation de la ligne Bordeaux -Toulouse, alors que l’on nous promet seulement une dizaine de trains par jour ? Je ne comprends pas l’intérêt d’un investissement aussi lourd pour une rentabilité relativement faible.
C.H. Nous avons déjà programmé notre prochaine réunion d’information le 10 décembre à Vianne. Nous avons l’intention de diffuser une vidéo « choc » de ce qui a été fait ailleurs dans le cadre de travaux pour la LGV. De plus, nous ferons intervenir un expert de la LEA (Landes Environnement Attitude) qui va justement analyser précisément les systèmes de financements mis en place. Nous nous investissons énormément, en plus de nos emplois. Notre force sera de mobiliser de nombreuses personnes dans des domaines de compétences aussi variées que possible.