10 juin 2010 L'union presse- par Christian Lantenois
Trois quarts d’heure de trajet en moins, est-ce suffisant pour déclencher une flambée des prix de l'immobilier ?
En 2004-2005-2006-2007, le marché de l’immoblier rémois a anticipé l’effet TGV, provoquant une impressionnante hausse des prix : “certains biens, notamment dans l’hyper centre pouvait atteindre jusqu’à 4000 euros le m2” se souvient un agent immobilier. A cette époque, la proximité de la gare TGV suffisait à faire grimper de manière excessive les prix. La hausse des prix a donc été bien réelle, mais les vendeurs ont rapidement déchanté. “Ils pensaient que des Parisiens allaient arriver les poches pleines de billets”, s’amuse le directeur d’une agence immobilière. Ils ont du vite revenir à la réalité.
En 2008, fini le vent de folie, l’époque n’est plus à l’embellie. À l’exception des biens de grande qualité et idéalement situés, les prix sont à la baisse et les délais ont une fâcheuse tendance à s’étirer. Dans l’ancien, le stock d’appartements n’en finit pas d’enfler. Dans le neuf, des promoteurs ajournent les programmes qu’ils prévoyaient de lancer avant la fin de l’année.
En 2009, les prix dans l’immobilier ancien ont baissé de 9,8 % au premier trimestre, comparé à la même période de 2008, et la tendance devrait se poursuivre sur le reste de l’année, a annoncé la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim). "Le marché a intégré le repli des prix : les vendeurs ont accepté le fait que les prix ont baissé et qu’ils devaient proposer leur bien à un niveau de prix inférieur à celui qu’il s’était fixé initialement », a souligné René Pallincourt, président de la Fnaim.
Malgré tout, certains vendeurs continuent de surfer artificiellement sur le phénomène. Une maison située entre Laon et Crécy dans l’Aisne, soit à plus de 60 km de Reims, vante dans son annonce “la proximité de la gare TGV”. Un argument de vente qui doit valoir son pesant d’euros.
Depuis cette année, Reims ne figure plus parmi les dix villes françaises de plus de 100 000 habitants les plus chères de France. Après avoir anticipé un « effet TGV » qui ne s’est pas produit sur l’immobilier rémois, “les prix ont davantage baissé que sur la moyenne nationale”. Les notaires miseraient plus volontiers sur un effet tramway, à compter de sa mise en service en 2011.