31 mai 2010 - Sud Ouest JEAN-BERNARD GILLES
A Bordeaux, le comité de pilotage fait aujourd'hui le point sur le passage en Pays basque et devrait encore causer financement.Deux arbitrages devraient être rendus dans le secteur des Graves et dans la traversée du fleuve dans le Tarn-et-Garonne
Les présidents de Région Alain Rousset et Martin Malvy rediscuteront finances demain. PHOTO C.PETIT
Le comité de pilotage des grands projets ferroviaires dans le Sud-Ouest qui se tient aujourd'hui à Bordeaux est important à plusieurs titres. D'abord, il est celui qui sonne la fin des premières études de tracés sur l'ensemble des lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Hendaye. Le fameux fuseau de 1 000 mètres à l'intérieur duquel sera construite la ligne sera arrêté aujourd'hui avant d'être transmis au ministre, qui le mettra à l'enquête publique. Deux arbitrages devraient être rendus aujourd'hui pour la sortie sud de Bordeaux dans le secteur des Graves, où les viticulteurs sont mobilisés, et la traversée du fleuve dans le Tarn-et-Garonne, au sud de Castelsarrasin. Seul le fuseau de la grande vitesse en direction de Pau n'est pas à l'ordre du jour, mais il fera l'objet d'un comité de pilotage particulier à l'automne.
L'enfouissement basque
Le préfet coordinateur, Dominique Schmitt,.......................
et les principaux élus du Grand Sud-Ouest entendront les conclusions du rapport de Marie-Line Meaux sur la traversée du Pays basque. L'inspectrice générale de l'administration du développement durable a étudié l'intégration paysagère de la ligne nouvelle entre Bayonne et Hendaye. Selon nos informations, il ressort que l'enfouissement d'une partie de la ligne, essentiellement des tunnels doublés de viaducs, est techniquement possible, même dans les secteurs les plus étroits, et nettement moins impactant pour les habitations. Les nombreux opposants basques à ce projet contestent, eux, études à l'appui, la pertinence économique même de la création de ligne. Et demandent que l'on utilise à leur maximum les capacités de la voie ferrée existante. C'est sans doute à Paris que sera tranchée cette question. « Mais nous devons avoir un fuseau pour aller jusqu'à la DUP », explique Dominique Schmitt.
Inquiétudes financières
Le dernier point dur est incontestablement la question financière, qui n'est pas réglée à 100 % pour la ligne nouvelle Tours-Bordeaux cette fois-ci, un investissement de plus de 7,2 milliards d'euros pour 300 kilomètres de lignes nouvelles. La convention qui fixe avec précision la contribution de chacune des 58 collectivités locales n'est toujours pas signée. Elle est pourtant un préalable incontournable à la signature du contrat de concession avec le groupement conduit par Vinci, retenu il y a quelques semaines par Réseau ferré de France.
Les Landes et la Gironde ont négocié bec et ongles mais ont fini par s'entendre avec le médiateur Claude Liberman. Les Pyrénées- Atlantiques n'ont toujours pas signé non plus. Ils souhaitent une facture allégée (de 76 à 56 millions d'euros). Les deux intercommunalités du bassin d'Arcachon (Cobas, Coban) manquent à l'appel, mais leur contribution pourrait être couverte par le Conseil régional.
Plus sérieuse est la menace venue de Toulouse (lire « Sud Ouest » du 18 mai 2010) : Martin Malvy, Pierre Izard et Pierre Cohen veulent, avant de signer, des assurances sur la date de démarrage des travaux sur le Bordeaux-Toulouse. Les trois grandes collectivités midi-pyrénéennes sont sollicitées à hauteur de 350 millions d'euros sur le seul tronçon Tours-Bordeaux, car elle permet de gagner une heure sur le Toulouse-Bordeaux.
« Je ne comprends pas cette surenchère de la dernière heure de la part de Martin Malvy alors que nous devons désormais foncer sur ce projet », estime Alain Rousset.
Les deux hommes auront des choses à se dire chez le préfet aujourd'hui.
Commentaires :
Olivier64
31/05/2010, à 10h01
DUP ET RIT.
« Mais nous devons avoir un fuseau pour aller jusqu'à la DUP », explique Dominique Schmitt.( préfet coordinateur)
Je ne sais pas ce qu'est la DUP. (A moins que SO ait raccourci le mot "DUPERIE" ?)
C'est sans doute du vocabulaire du langage des hauts fonctionnaires de l'Administration qui n'imaginent pas que les citoyens doivent pouvoir comprendre le bien fondé des décisions de l'Etat.
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Zinette
31/05/2010, à 09h20
Rose, pour construire la longueur de tunnel idéalement nécessaire, il faudrait plus d'argent.
Je ne suis pas certain que, pour réduire les coûts de réalisation, les artificiers autonomistes soient autorisés à s'occuper bénévolement du terrassement.
Par contre, rien n'empêche de faire supporter l'intégralité du coût initial aux Bordelais. Comment ? En gonflant conséquemment le budget du grand stade. Il suffisait d'y penser, ça se décide aujourd'hui. Ainsi le foot permettrait de réconcilier l'inopportunité de cette dépense futile et la nécessité d'un équipement ferroviaire adapté à l'exigence des riverains.
Une carrière dans les banques et un peu de politique, faites moi confiance, j'ai appris à comprendre où pouvait se cachait l'argent...qui manquera sur un projet populaire ostentatoire. Dans les poches du contribuable qui devra payer dans tous les cas les débordements déjà prévus. Alors payer pour payer...pourquoi ne pas en profiter ? Le voleur volé, en quelque sorte.
Cordialement,
Zinette
http://
zinette.blogs.sudouest.com
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Tach
31/05/2010, à 09h13
Encore une fois Sud Ouest fait la part belle à nos grands feudataires.
Inquiétudes financières... Pour le privé Vinci s'est associé avec la caisse des dépôts et consignations. Mais ça ne choque personne. voila une entité publique qui va devoir garantir (système Dally)toute ou partie des investissement privés, et qui participe aussi à l'investissement privé qu'elle devra garantir. Rien n'est trop beau pour la LGV. Mais nos brillants grands politiques locaux ne rêvent que de TGV, que d'aller à Paris plus vite. C'est sûr, ils font parti de ces 10% de privilégiés qui assurent 50% de l'utilisation des TGV et avions. Alors que 50% de la population ne prend jamais le train ou l'avion. Mais nous serons là pour payer votre vitesse, un espoir de marocain ça n'attend pas.
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Cat47 AIME
31/05/2010, à 09h06
Problèmes de financement, mais aussi problème de rentabilité : pas de fret sur le tronçon Bordeaux-Toulouse exclusivement dédié aux voyageurs. L'argument pro-LGV du transfert route vers le rail tombe de lui-même.
RFF calcule le temps de trajet sur LGV pour rejoindre les métropoles de Toulouse et de Bordeaux sans tenir compte des arrêts intermédiaires d'Agen et de Montauban : temps de freinage + temps d'arrêt en gare + temps de relance = 10 minutes "perdues" par arrêt, soit un temps de trajet réel minimum (un arrêt) Bordeaux-Toulouse de 50 minutes.
Sur la ligne existante modernisée et sécurisée, 15 minutes de plus.
Coût LGV = 7 milliards
Coût ligne existante modernisée = 1 milliard
6 milliards pour 15 minutes, une folie mégalomane dont le lot-et-Garonne n'a pas besoin... ni pour ses finances, ni pour son développement économique, ni pour son environnement. Un gâchis gigantesque dont nos élus seront tenus pour responsables.
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PEIO
31/05/2010, à 08h53
Sud ouest a des « informations »… Le problème avec Sud ouest, c’est la désinformation sélective. Le mardi 19 mai, les collectifs anti LGV du Pays basque nord et sud, des Pyrénées Centrales, de l’est , du centre de la France et le collectif italien No Tay du Val de Susa ont été reçu au Parlement européen de Strasbourg par 13 euro députés. Ils ont remis la charte de Hendaye et ont sensibilisé ces députés au problème de la grande vitesse. Deux députées, dont l’une d’Aquitaine se sont engagées à poser des questions écrites à la commission notamment sur l’utilisation des fonds européens et sur les études réalisées au niveau européen. Catherine Grèze, l’une de nos députés d4europe Ecologie a déclaré : «J'observe que les citoyens bénéficient de peu d'écoute et en tant que députée européenne nous nous devons de relayer leur position». Il est étonnant que Sud ouest n’ait eu aucune connaissance de cette rencontre pour relayer l’info auprès de ses lecteurs ! Ceux-ci ne seront pas étonnés car ils sont habitués aux silences et aux infos tronquées de ce quotidien qui se dit indépendant.
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LEGLISE Roger
31/05/2010, à 08h45
pour financer ce grand projet de LGV et transport ferroviaire
des camions il serait envisageable de faire un emprunt
obligataire .... pourquoi pas
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Rose TATOO
31/05/2010, à 08h33
2) Ensuite, en présentant de façon réductrice aux relents très politiques (« Les nombreux opposants basques à ce projet contestent… »), un combat « basco-basque », alors qu’on retrouve de nombreux opposants également et de plus en plus mobilisés dans les autres régions concernées par les constructions de voies nouvelles LGV, en France, mais pas seulement. Mais ça, SudOuest le passe soigneusement sous silence, comme ils ont oublié de parler de la rencontre au Parlement européen de Strasbourg le 18 mai. Un journal d’information ne devrait-il pas être neutre et se contenter de donner des informations ?
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Rose TATOO
31/05/2010, à 08h32
1) Une fois encore SudOuest fait de la propagande qui ne dit pas son nom. Tout d’abord en présentant les choses comme en perpétuel progrès « il ressort que l’enfouissement … essentiellement des tunnels…. possible,…. nettement moins impactant pour les habitations » : il faut traduire comme ceci : - avant les élections régionales on nous promettait 60% de lignes enfouies, or la « missionnaire » (qui dit elle-même qu’elle était en mission, mais pas pour faire de la médiation) nous a maintenant annoncé moins de 35% de lignes enfouies, pour une bonne partie dans des tranchées couvertes destructrices (et non des tunnels) à cause de la différence de hauteur des lignes à la jonction espagnole (entre temps on imagine que la crise financière est passée par là, mais ça on ne nous le dira pas, bien sûr). - « Nettement moins impactant pour les habitations » veut dire que la « missionnaire » parle de 60 à 80 habitations détruites, mais ne parle pas du tout ni des 5 ans de chantier qui pollueront l’activité économique touristique (qui viendra en chambre d’hôtes dans une maison située même à 300 m du bruit, des camions et de la poussière ?), ni des centaines d’habitations qui seront non indemnisées mais se trouvant à partir de 25 mètres des lignes, disparaîtront ainsi de la sphère des habitations « habitables », ni non plus des exploitations agricoles qui seront également durement affectées par ce projet, au risque de disparaître