22 décembre 2011 - Le Sud-Ouest
Raymond Girardi et Bernard Faucon-Lambert présenteront l'étude aux élus, vendredi, à la salle des fêtes de Fargues-sur-Ourbise. (Photo émilie Drouinaud)
Réalisée par le cabinet d'études Robert Claraco et soutenue par le cabinet AC21, cette analyse, très attendue, est renforcée par les conclusions des Assises ferroviaires, rendues publiques vendredi.
Nathalie Kosciusko-Morizet, la ministre des Transports, a donc demandé une évaluation indépendante pour jauger la pertinence des investissements ferroviaires non engagés. En une phrase, faut-il construire le segment LGV Bordeaux-Toulouse ?
1. « Moratoire pour des raisons électoralistes »
« L'intervention de la ministre : c'est un effet d'annonce. On ne peut pas arrêter ce projet. D'où le moratoire pour des raisons électoralistes de 2012. Ça tranquillise tout le monde. En fait, la ministre réclame juste une réévaluation. Nous, nous appelons les élus comme les techniciens à sortir de leur bulle. Si les élus disent non au projet, tout s'arrêtera », commente Bernard Faucon-Lambert.
2. 2,7 milliards face à 7,2 milliards
ALTernative LGV prône le réaménagement des lignes actuelles. L'étude chiffre la différence avec le projet LGV.
« En cas de simple rénovation des voies existantes, il y a 17 minutes d'écart pour un coût de 1,5 milliard d'euros. L'écart est réduit à 6 minutes si les shunts (lignes droites) à Port-Sainte-Marie et Moissac sont réalisés. Là, le coût passe à 2,7 milliards à considérer les 7,2 milliards du projet TGV. Mais quoi qu'il arrive, il faudra réhabiliter la ligne existante pour un coût estimé à 1,5 milliard. De plus, notre projet fait gagner 37 minutes par rapport au temps actuel », explique Raymond Girardi.
3. Perte d'attractivité de la gare d'Agen
« Outre son externalisation du centre-ville, d'où sa perte d'intérêt, la nouvelle gare d'Agen perdra une autre clientèle. Les habitants de Cahors et Auch prendront le train depuis la nouvelle gare de Toulouse-Nord, c'est-à-dire à Montauban. Rappelons que 75 % des gens ne prennent jamais le TGV. Pensons d'abord à eux et donc à réhabiliter les lignes actuelles ! Aussi, le cabinet Claraco nous livrera prochainement une étude complémentaire sur le commercial pour connaître le coût réel du billet entre les deux projets. Sur l'aspect environnemental, il y aura 2 400 hectares nouveaux impactés à ajouter aux 175 hectares actuels », relève Bernard Faucon-Lambert.
Avant d'ajouter : « Quant aux retombées économiques, elles s'appuient sur des installations préexistantes à la LGV. Avec la ligne actuelle réhabilitée, le développement économique est conforté. »
4. « Le Conseil général ne doit pas financer »
ALTernative LGV demande que « le Conseil général refuse de financer le projet LGV, soit 150 000 millions d'euros, dont 34 pour le segment Tours-Bordeaux. En 2002, le Département avait été sollicité pour ce projet à hauteur de 3,8 milliards d'euros : 38 élus favorables, abstention de Guy Saint-Martin. J'étais le seul à avoir dit non », note Raymond Girardi.
(1) L'étude associe la Région, des collectifs d'élus de Lot-et-Garonne, Gironde et Tarn-et-Garonne.