Transports : l’État veut ajourner des grands projets
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11 juillet 2025 - Le Reporterre 

 

Les experts mobilisés pour trouver de nouvelles recettes pour les transports ont remis le 9 juillet leur rapport au ministre des Transports, Philippe Tabarot. Ils se sont entendus sur un montant minimum nécessaire de 3 milliards d’euros par an et préconisent à demi-mots le désengagement financier de la longue liste des grands projets d’infrastructure à l’utilité contestée. Un consensus salué par des élus et associations de tous bords.

Philippe Tabarot a reçu leur rapport en annonçant vouloir récupérer 2,5 milliards d’euros sur la manne des péages autoroutiers, dont les concessions doivent être renouvelées entre 2031 et 2036. En attendant, plusieurs mesures sont envisagées, comme la mise en place de taxes poids lourds par les régions qui le souhaitent.

Pour le ferroviaire, menacé d’un « effondrement irréversible » selon la SNCF, l’État ne compte pas investir 1 euro de budget supplémentaire, mais il veut utiliser l’argent des certificats d’économie d’énergie (une taxe indirecte sur les factures énergétiques qui sert actuellement à la rénovation des logements) et s’appuyer sur des investisseurs privés. La SNCF devra également sans surprise accroître son effort (+500 millions d’euros à verser à l’État) et le rapport des experts suggère « d’augmenter progressivement la tarification des transports en commun ».

Le ministre des Transports compte déposer un projet de loi-cadre sur l’avenir des transports, en décembre, tandis que le Conseil d’orientation des infrastructures doit inventorier les grands projets. Et Philippe Tabarot d’annoncer en conférence de presse : « On ne peut plus faire de projet pour faire plaisir à tel parlementaire ou élu local, qui va coûter une blinde et n’apporte rien en termes de décarbonation et de sécurité. »

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Dans son discours de ce matin, le ministre des transports a complètement ignoré les plans de financements des différents projets de LGV et les engagements de l'Etat à y contribuer comme celui du GPSO, mais a mis l'accent sur la rénovation des réseaux existants à travers une loi cadre : "La loi cadre consacrera également la priorité accordée à régénération et à la modernisation des réseaux existantsC’est pourquoi j’ai mandaté le COI pour procéder à une re-priorisation des grands projets, afin de mettre à jour leurs valeurs socio-économiques et de vérifier leur cohérence avec nos priorités.

C'est révélateur que ces projets de LGV ne sont finançables pour le moment par l'Etat, ce qui nous donne entièrement raison, mais méfiance, Rousset, Delga et cie vont monter très rapidement au créneau pour en envisager des alternatives via les PPP