Tracé de la LGV Sud-Ouest : les opposants affichent leur mécontentement
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29.09.2010 - Le Parisien

Les opposants à la ligne à grande vitesse (LGV) Sud-Ouest affichaient leur mécontentement mercredi, au lendemain des annonces du ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo, qui a dévoilé mardi à Bordeaux le tracé définitif de cette ligne.

Dans un communiqué, Europe Ecologie Aquitaine plaide pour "la modernisation et la régénération des voies existantes entre Bordeaux et Hendaye et Bordeaux et Toulouse" et dénonce un "montage financier sur Tours-Bordeaux où l'État se désengage au détriment des collectivités locales et régionales".

"Toutes ses annonces n'ont en rien fait avancer ce projet... excepté peut-être la volonté manifeste de donner un important marché à une société privée, Vinci", poursuit le communiqué.

Au Pays Basque, "le ministre joue sur la confusion, pour endormir les opposants au projet, alors que les études continuent et que rien n'empêchera RFF de commencer les travaux", a déclaré Victor Pachon, président du Collectif des associations de défense de l'environnement (Cade).

Ce collectif est le fer de lance des multiples manifestations anti-LGV organisées dans cette région où la voie ferrée existante entre Bayonne et Hendaye sera utilisée "tant qu'elle n'est pas à saturation", avait indiqué mardi M. Borloo.

Selon M. Pachon, ces "propos de marchand de sable" sont "insuffisants". "Il faut maintenant choisir", a-t-il dit, rappelant que deux autres ministres en exercice --Michèle Alliot-Marie, ministre de la Justice, et Bruno Lemaire, ministre de l'Agriculture-- avaient exprimé des réserves sur le projet de voie nouvelle à grande vitesse à travers le Pays Basque.

"Le ministère de l'Environnement est sourd à tous les arguments", déplore Jean-Louis Vivière, directeur du syndicat viticole des Graves. Dans ce vignoble situé au sud de Bordeaux, "200 à 300 hectares vont se retrouver compartimentés entre LGV et autoroute" alors que ce secteur était "contournable".

Dans le Lot-et-Garonne, les annonces de M. Borloo ont été accueillies avec "beaucoup de prudence", rapporte Claude Semin, porte-parole des douze associations anti-LGV du département (40.000 adhérents).

"Nous ne sommes pas opposés au TGV Bordeaux-Toulouse mais nous plaidons pour l'utilisation de la ligne existante" qui n'est "pas saturée". Cette solution est moins chère (2 milliards contre 8 pour une nouvelle LGV), moins impactante pour l'environnement et moins gourmande en énergie électrique, un TGV classique consommant de deux à quatre fois moins qu'une LGV, affirme-t-il.

Le projet de Ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique (LGV-SEA) est constitué d'un tronçon central (Tours-Bordeaux, qui doit mettre Bordeaux à deux heures de Paris fin 2016), assorti à l'horizon 2020 des branches Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Espagne (appelées Grands projets du Sud-Ouest (GPSO), mise en service 2020) et Poitiers-Limoges (2017).