23 mars 2017 - LaFeuille47
NdlR- TGV Albret : .... Où en est-on ?????
On connaissait déjà quelques joyeuses plaisanteries du projet de LGV et entre Bordeaux et Toulouse, voulu à pleine vitesse par des élus comme Dionis mais nous n'étions pas au bout de nos surprises...
Pour le fun rappelons le coût exorbitant du bidule, le massacre de 1000 ha de terres agricoles, les multiples expropriations, l'absence de rentabilité des lignes LGV dénoncée par la Cour des Comptes ( « bien plus faible qu'espéré en raison de la surestimation du trafic »), les atteintes diverses et avariées à l'environnement etc...
Amusant non ?
En ce qui nous concerne plus particulièrement signalons que Camani, président du conseil général, a avoué à une association anti LGV et que la participation du département à ce au projet «doublerait sa dette » ! Rien que ça.
Main à la poche, contribuable, si tu es voyageur réjouis-toi, les études sont rassurantes : en Alsace le tarif TGV est supérieur de trente-six à 54 % à ceux pratiqués avant la mise en service de la grande vitesse ». Envoie la monnaie !
Bien sûr, à la façon d'un Dionis (maire d'Agen) qui veut sa gare à la campagne (après avoir rénové celle du centre-ville !), on nous promet un développement économique miraculeux. Du coup on va créer une zone d'activité économique chez les vaches en expulsant un peu plus encore.
Et tant pis si le très sérieux institut français des sciences et technologies des transports affirme « Sauf exceptions il n'y a aucune corrélation entre LGV et le dynamisme des territoires ».
Tant pis encore si l'arrivée de la LGV aura pour conséquence de diminuer le nombre de TGV qui s'arrêteront à Agen-campagne. Pourquoi ? Simple raison technico-logique. Pour gagner vingt minutes entre Toulouse et Paris, pas le choix le TGV arrivera à sa pleine vitesse... à Agen, le temps de se lancer. Pas question de s'arrêter avant Bordeaux !
Les trains qui stopperont chez nos vaches agenaises mettront... autant de temps aujourd'hui ou presque !
Pour 7 milliards t'as rien, ou plutôt moins qu'avant !
Pour info, le kilomètre de LGV coûte, chez nous, 28 millions soit l'équivalent de 30 crèches de 50 places ou d'un lycée de 850 élèves aux normes actuelles !
D'autant plus marrant que, selon le cabinet Claraco, on peut économiser 6 milliards entre Bordeaux et Toulouse, avec cette fois arrêt à Agen ! On rénove la ligne actuelle tout simplement.
Et à propos de gros sous, la LGV s'offre un nouveau gag. Énorme !
On a prévu que les lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax se sépareront à Captieux, en pleine forêt landaise.
Pourquoi pas ? Sauf qu'il y a un os, un très gros nonos. Le tracé de la future voie passerait pile-poil sur... un nœud de gazoducs, un gros puisque là se retrouve le gaz de Lacq, d'Algérie, de Norvège, d'Ukraine et d'autres pays de l'Est.
Ce truc explosif circule dans des tuyaux de 90 cm de diamètre, trois gazoducs ultra protégés, on le comprend. A tel point que toute contrainte est interdite sur une zone de 400 m.
Et c'est sur ce nœud ultrasensible sensible que Réseau Ferré de France veut installer son aiguillage ont découvert la SEPANSO, une asso landaise anti LGV, reprise par Sud-ouest (23/1/15).
Mieux, RFF envisage, assure le quotidien, « de faire déplacer tous les réseaux de transport de gaz naturel venant en interaction avec ce projet de ligne nouvelle ! »
Ote toi de là que je m'y mette ! On imagine d'ici le cirque.
Du côté des gaziers on indique clairement que l'impact financier se chiffrerait en dizaines de millions d'euros pour un chantier d'au moins cinq ans !
Hallucinant ! Comment les gens de RFF ont-il pu un instant imaginer de passer, d'un trait de crayon, sur ce site de Captieux. C'est comme si ces mecs décidaient, pour aller tout droit, de traverser le château de Versailles que l'on serait prié de déplacer ! Et pourquoi pas squatter l'autoroute !
« C'est ahurissant » s'est écrié le maire de Captieux, tandis que le député Savary lâchait : «c'est extravagant ».
C'est le moins que l'on puisse dire. Et un dernier détail pour la route : le dernier gazoduc a été posé à Captieux fin 2013, le chantier a coûté 115 millions d'euros dont 4,5 pour la préservation de l'environnement. Un joli pactole pour seulement une canalisation et il y en a deux autres sur le site. Peanuts pour RFF ? Et pour les contribuables ?
G.N.